samedi 13 mars 2010

Vitaminesarts 20 - 03/09

Jean-Marie MATHOT







La matière en sculpture

Chaque projet, dans l’esprit de J-M Mathot, est une expérience artistique nouvelle, ponctuelle, sans obligation de continuum et se situer en rupture avec le reste de sa production.  Il  en va de même du choix d’un support pour une pièce. Comme l’affirme l’auteur, il est nécessaire de « choisir le matériau en fonction d’un but et en second lieu de lui imposé un sentiment ». La relation au matériau est prédominante, elle induit une attitude respectueuse de sa nature. Comme Constantin Brancusi, J-M Mathot veut éviter de « tordre les choses », c’est-à-dire d’imposer des contraintes à la matière au lieu d’exploiter ses qualités.

A la fin des années septante, héritant d’une sculpture influencée par les attitudes non conformistes d’artistes comme Henry Moore et Barbara Hepworth, J-M Mathot se met à intégrer des pierres peintes dans ses compositions. Si de telles œuvres passent alors inaperçues, l’artiste témoigne cependant d’une volonté de lever les préjugés sur certains matériaux.

Animé par cette volonté de retour à plus d’authenticité dans le rapport à la matière, il va se tourner vers la sculpture.

Uniquement peintre à ses débuts, ce qui paraît paradoxal quand on sait qu’il est issu d’une famille de marbriers, Mathot va s’essayer dans un second temps à la taille sur des déchets de carrière.

De l’acier en sculpture

De plus, à la suite de travaux picturaux sur la réversibilité de l’espace perspectif, il fut séduit par la souplesse de l’acier qui permet emboîtements et autres développements dans l’espace, impossibles à réaliser avec le petit granit. Enfin, comme il le démontre, l’acier induit un travail volumétrique sans limite et facilement conceptualisable. Les questions plastiques quelles qu’elles soient, l’ont toujours passionné et parfois poussé à des digressions comme sa récente  commande par la ville de Dinant , d’un monument en bronze dédié à Adolphe Sax.

Partie intégrante de son œuvre, de tels travaux montrent l’impossible cantonnement de Mathot dans une unique direction plastique, expérimentale du seul point de vue du courant de l’histoire de l’art.

Mais le plus important reste que Mathot expérimente surtout pour et  par ce qu’il enseigne………