samedi 4 mai 2013

Marie Carmen ,...


Marie-Carmen, si tu m’avais dit un jour que je serais ici en train de faire ce je fais, j’aurais sans doute fui à toutes jambes sous l’étreinte de l’horreur que cela m’infligerait.  Et pourtant, nous y voici.

Je me réserve évidemment les pensées personnelles que ta disparition implique, sans doute comme tout ce monde réuni autour de toi à l’occasion de ce dernier voyage. Je n’interviendrai que pour évoquer ta mémoire en tant que collègue, et pilier de notre école, à savoir l’académie de Tamines.

Pilier disais-je, parce que depuis que j’y travaille, et cela fait plus de 25 ans maintenant, tu portais littéralement cette mission qui t’était confiée d’éveiller les plus jeunes, et plus tard aussi des moins jeunes, aux subtilités de la création artistique.  Et cela n’était pas facile, tant le nombre de tes élèves était important, et la charge de travail lourde.  Il faillait te voir, surtout en fin d’année, batailler avec des centaines d’oeuvres d’artistes en herbe afin de pouvoir les exposer tous au cours des portes ouvertes de l’école, qui te voyaient parler avec de nombreux parents quand tu ne réinscrivais pas déjà les élèves pour l’année suivante.

Et tout cela, et c’est une autre caractéristique de ton passage parmi nous, sans manquer d’humour et d’esprit de partage.  Toujours prête à partager une boisson pétillante de couleur ambrée que tu offrais souvent, ou un bon mot, ou une idée.

Les hommages sont nombreux, venus de la grande toile d’internet et d’ailleurs, pour te dire à quel point tu as compté dans la vie d’un grand nombre de gens de tous horizons, et à des degrés divers.

Là où tu es nous te regardons, et nous tâcherons de maintenir vivante ta pensée auprès des générations qui continuent à se succéder dans ce local qui quelque part est resté le tien dans notre vocabulaire quotidien.

Tous tes collègues rassemblés autour de mes paroles de ce matin t’assurent que tu survivras dans nos pensées, et c’est bien la moindre des choses que nous te devons après cet extraordinaire élan d’enthousiasme énergique qui caractérisait le sillage que tu laisses à l’école.

Bonne route Marie-Carmen, et puisses-tu rester bien au chaud, quelque part dans toutes nos âmes.